Monday, June 02, 2008

Kosode Haute Couture Kimono

Il est 14h au Musée de la ville de Nagoya.

Imaginez 300 personnes qui attendent depuis 7h du matin, en ligne, calmement.

Aujourd'hui, ils auront l'occasion de voir pour la première et sans doute la dernière fois deux professionnelles habiller une troisième d'un ancien kimono à 12 couches(jyu ni hitoe) provenant d'une réserve secrète à Kyoto.

Nous arrivons à 14h et comme nous n'avons pas fait la file, nous n'aurons droit qu'à la retransmission vidéo en direct, avec 300 autres spectateurs.

Silence

Le rideau se sépare pour découvrir la mannequin revêtue d'un sous-vêtement très décent qui ressemble à une robe. Deux femmes en kimono simple, agenouillées derrière elle à angles de 45°, regardent l'audience.

Une quatrième dame explique en voix off ce qui va se passer pendant les 30 minutes qui vont suivre.

Ensuite, les deux habilleuses s'inclinent devant le public, opèrent une légère rotation et s'inclinent devant la mannequin, glissent délicatement pour se positionner l'une devant et l'autre derrière la mannequin, s'inclinent une troisième fois respectueusement.

Une note jaillit d'un koto.

Je verse une larme de l'œil droit.

L'habilleuse en arrière va chercher la première couche du kimono et la positionne avec une précision redoutable sur les épaules de la fille.
L'habilleuse en avant la récupère, la ferme en V et la sécurise par un cordon.

Ce procédé est répété 12 fois dans le plus profond des silences. Le temps s'est arrêté. Je pourrais être en l'an 1300 ou en l'an 1600, je verrais la même scène.

Après 30 minutes et chargée de 16Kg de textiles colorés, la mannequin défile devant nous.
Suivront plusieurs autres mannequins proposant des kimonos de différentes époques.

Après cette superbe démonstration, je visite l'exposition de Furisode et Kosode, principalement des kimonos pour femme.

A la demande pressante de mes amies, je revêts un furisode de femme, ce qui me vaut ce "you look very cute" de la non moins cute habilleuse.

Pour finir, une photo de groupe dans le petit jardin du musée.

Ce samedi restera gravé dans ma mémoire.




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